de Hubert Reeves : Du silence éternel des espaces infinis à l’homme, l’histoire d’un agglomérat de poussières d’étoiles.
Après avoir passé plus de quinze ans dans la section « Livres à lire »
de ma bibliothèque, il était vraiment temps d’ouvrir « Poussières
d’étoiles ». Je suppose qu’adolescent je n’aurais pas tellement apprécié
la lecture de cet excellent ouvrage, j’aurais certainement estimé le
contenu trop complexe et capitulé. Aujourd’hui, avec un peu plus de
connaissances, de patience et un soupçon de maturité supplémentaire,
j’ai l’impression d’être tombé sur le Graal de la vulgarisation
astronomique et bien plus encore. Après plusieurs conférences et après
avoir regardé à multiples reprises chaque épisode de
Cosmos: A Spacetime Odyssey,
je replonge avec plaisir, cette fois dans une version littéraire et tout
aussi passionnante, dans notre histoire et notre compréhension de
l’univers.
J’ai parsemé le livre d’Hubert Reeves de morceaux de marque-page, chaque
fois qu’un passage me semblait plus passionnant que le reste, j’en ai
même laissé plus que lors de mes lectures de Terry Pratchett. Je n’en ai
pas mis dans le chapitre « Une intention de la Nature ? » car l’ultime
chapitre de « Poussières d’étoiles » m’a semblé entièrement remarquable.
Pendant ma lecture, des interrogations venaient parfois me titiller
l’esprit. Deux fois, j’ai pensé que ce dont il était question amenait
des points qui auraient mérités d’être abordés. Les deux fois, il
s’agissait du titre du chapitre suivant. Hubert Reeves vous prend par la
main et vous fait voyager dans sa narration, il vous ballade dans sa
poésie scientifique. C’est un Big Boss.
J’estime avoir été pendant longtemps une personne trop intolérante
envers les croyances mystiques, religieuses,… tentant de convaincre
mes interlocuteurs de l’absurdité de leurs positions dogmatiques. Depuis
quelques temps, j’ai compris l’inefficacité de cette posture et son
manque cruel d’intérêt. J’ai compris surtout que cela faisait de moi un
imbécile. Fort de ce constat, j’ai depuis peu quelques temps (on
aimerait toujours avoir été moins con depuis plus longtemps…), je
tente d’être beaucoup plus tolérant envers des discours que je considère
a priori comme irrationnels (mais ne me parlez pas trop longtemps
d’astrologie, j’ai parfois du mal à me contenir). Il m’aura fallu des
années pour ne serait-ce que comprendre l’intérêt de cette tolérance,
les textes d’Hubert Reeves “respirent” celle-ci. Hubert Reeves
n’est pas seulement un vulgarisateur de génie ou un astrophysicien
génial… c’est un Big Boss vous dis-je.
Note : Il y a plus de quinze ans, un pervers narcissique, alcoolique,
raciste, menteur, manipulateur, voyeur, m’expliquait que pour certaines
personnes, certaines races de gens, il regrettait que les chambres à gaz
n’existent plus. Cette personne est très certainement celle que je
détestais le plus parmi l’ensemble de mes connaissances, la considérant
comme un digne représentant de la lie de l’humanité, estimant que sa non
existence n’aurait pu qu’être bénéfique à tout point de vue. Pour
m’impressionner en étalant sa grande culture, il a un jour sorti un
livre de sa bibliothèque et me l’a donné (vu l’état du livre je pense
qu’il n’avait jamais été ouvert mais là n’est pas le propos). Cette
personne m’aura permis de lire « Poussières d’étoiles », il semble que
l’on peut finalement trouver du positif dans chaque chose…. Je ne
pensais jamais dire cela un jour, merci Jean-Paul B.
PS : J’ai lu ce livre d’Hubert Reeves (qui ne peut pas être décrit
uniquement comme un livre d’astro, soyons bien clair sur ce point), j’ai
assisté à la pièce de théâtre l’Exoconférence à Nantes
(revu dans mon salon dernièrement), assisté à la conférence « Origine
des lunes dans les systèmes planétaires » de Sébastien CHARNOZ :
regardé Cosmos: A Spacetime Odyssey
(comme je le disais ci-dessus), regardé « Voyage vers le Big Bang » de
Christophe Galfard :
assisté à la conférence « SPHERE: chasseur de planètes extrasolaires »
de Jean-Luc Beuzit et à « Modélisation et caractérisation des
atmosphères d’exoplanètes » de Franck Selsis,… toutes ses
contributions sont d’une grande richesse, chacune participe à ma
compréhension du monde, c’est particulièrement enrichissant. Si vous ne
souhaitez pas devenir un Jean-Paul, profitez des nombreux ponts qui sont
disponibles entre connaissances et grand public (l’astrophysique n’est
qu’un exemple).
J’ai lu Eldorado en 2011, il m’avait bouleversé. Je viens de finir « Le
soleil des Scorta », je me suis pris encore une énorme claque.
Pour moi, Laurent Gaudé est vraiment un génie de l’empathie.
Un livre qui n’est pas bourré d’action mais qui n’ennuie jamais, un
livre qui n’est pas un page-turner rempli de suspens mais que l’on ne
peut toutefois pas lâcher car bourré d’humanité, de sentiments, de
moments de vie. Un livre qui rend plus humain, moins imbécile, plus
tolérant, il apporte un autre regard sur le monde, un regard qui donne
l’impression d’ouvrir l’esprit, de mieux comprendre.
L’histoire des Scorta s’étale sur plus d’un siècle, se lit en un clin
d’œil et bouleverse à jamais.
J’aime beaucoup les effets spéciaux vidéos, tenter d’en comprendre le
fonctionnement est un jeu pour moi, donc écrire un article sur
l’incrustation sur fond vert était un véritable plaisir. J’ai d’ailleurs
rédigé pour l’occasion l’un de mes plus gros articles : dix pages sur
l’incrustation en chrominance dans Kdenlive et
dans Natron, soit 10% du magazine. J’ai choisi Kdenlive car c’est le
logiciel de montage ayant les fonctions les plus avancées pour
l’incrustation. J’avais initialement choisi Blender pour le logiciel de
compositing mais Natron est très prometteur et moins connu, j’ai estimé
qu’il était plus intéressant d’en faire la promotion à travers cet
article.
J’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire cet article que j’en
ai pris à l’écrire.
Dans mon imaginaire, ma mère ne lit que des Guy des Cars et des Danielle
Steel. Apparemment je me trompais puisque qu’elle m’invite à lire un
livre de Joël Dicker. Que d’appréhension lorsqu’elle m’a proposé de lire
un pavé de 850 pages ! 850 pages ! Surtout que la dernière fois qu’un de
mes parents m’a conseillé un livre, c’était mon père qui insistait pour
que je lise Ben-Hur (livre que j’avais trouvé sans intérêt). Mais
rassuré par la couverture indiquant les prix littéraires reçus par le
roman, je m’engouffre dans l’affaire Harry Quebert sans trop de
difficultés.
Premier constat, c’est très simple à lire : le style littéraire est
particulièrement simple, les 850 pages seront plus simples à analyser
que 50 pages d’un Ray Bradbury ou un Philip K. Dick. Je ne le vois donc
plus comme un pavé, c’est déjà un bon point.
Deuxième constat, je ne vais pas pouvoir refermer ce livre avant la fin,
l’histoire est assez prenante. D’un point de vue littéraire, rien à
signaler certes, mais la grande force de Joël Dicker avec ce roman, est
d’avoir mis en place une narration plutôt captivante.
Note : Assez peu d’humour dans le roman, toutefois : la mère du
narrateur est caricaturale à souhait, ses dialogues sont
particulièrement amusants.
Je ne connais pas Philip Roth, l’auteur qui a apparemment inspiré Joël
Dicker, je suppose que si j’avais eu la référence j’aurai mieux
compris certains aspects du livre, tant pis je me suis contenter d’en
apprécier la lecture.
L’initiative des frères Grimm est louable, il semble qu’ils aient choisi
de retranscrire le plus fidèlement possible, les contes oraux de leur
époque. Le souci avec une telle initiative, c’est que l’on obtient une
archive et non une suite de nouvelles. Quelle différence ? Et bien, en
lisant ces contes sélectionnés par Marthe Robert, j’ai eu une impression
permanente de répétition. Une fois que vous avez lu trois ou quatre
contes de Grimm, vous avez l’impression de tous les avoir lus car la
construction est presque systématiquement la même. Cette sensation est
de surcroît amplifiée par la structure, elle-même horriblement
répétitive !
Un exemple caricatural pour être clair, voici l’histoire (que
j’invente) des « 158 chevaliers » : Il était une fois, 158 chevaliers
qui souhaitaient délivrer la princesse du donjon où son horrible marâtre
l’avait enfermée. Le donjon était situé au cœur d’une forêt maléfique.
Le premier chevalier entra dans la forêt, la sorcière le repéra et le
tua. Le deuxième chevalier entra dans la forêt, la sorcière le repéra et
le tua. Le troisième…
Une fois que vous avez enfin lu le passage où le 158ème chevalier sauve
la princesse et l’épouse, vous commencez à lire le texte suivant, « Les
18 frères » ou « La fontaine aux 8000 têtards ».
On prend tout de même du plaisir en lisant quelques contes mais c’est
assez peu récréatif… Sauf bien sûr les contes « Blancheneige »,
« Cendrillon », « Le vaillant petit tailleur », « La Belle au Bois
Dormant »,… car il est intéressant de lire la version originale d’un
conte que l’on a connu enfant et de chercher les similitudes/différences
avec les versions de Disney. J’aurais cru que Mickey avait exagéré le
manichéisme des personnages mais il n’en est rien. Je note surtout qu’il
a lié le caractère des personnages à leur physique (hélas) et énormément
édulcoré les supplices subis, in fine, par ceux qui ont eu un mauvais
comportement. En effet, je ne me rappelle pas avoir vu un dessin animé
où l’horrible belle-mère finie enfermée dans un tonneau d’huile
bouillante parsemé de clou et dévalant une colline en flamme après avoir
été éborgnée et éviscérée (j’exagère à peine).
J’ai tenté de lire certains contes à mes enfants, je ne vous cache pas
que « j’ai rien compris » est venu très vite. Il faut dire que pour des
enfants de 4 et 8 ans abreuvés de Pokémons, Avengers, Kaeloo,… il y a
plus captivant que « Il était une fois, un roi qui perdit son épouse en
couche de sa cinquième fille. Après plusieurs années de désolation, il
épousa une nouvelle femme qui était belle mais noire de cœur. La
première fille épousa le fils d’un pêcheur qui était en fait le neveu de
sa marâtre. La deuxième fille aimait ébarber les plumes et trier les
lentilles, elle y mettait tout son cœur et s’y consacrait jour et nuit
jusqu’à ce qu’une vieille dame qui passait par là, lui propose d’arrêter
son ouvrage pour devenir gaveuse d’oie. La troisième fille tomba sous le
charme d’un enchanteur qui avait eu lui-même une fille du même âge mais
qu’il avait transformé en dé à coudre, après avoir, un cycle de lune
durant, joué au beer pong… »
L’abus de contes de Grimm est dangereux pour la santé, à consommer avec
modération.
de Don DeLillo : Un jour j’irai à New York avec toi.
Toutes les nuits déconner…
J’ai commencé Cosmopolis il y a un an et demi et j’en ai lu
laborieusement deux tiers très très lentement sur quelques semaines ou
mois, je ne sais plus. Impossible de me faire au style littéraire, aux
dialogues cash/trash/étranges. Impossible de vraiment entrer dans la
narration.
Il y a quelques jours, j’ai décidé d’en finir (avec le livre) mais je ne
pouvais me résoudre à reprendre là où j’étais rendu, je me souvenais de
ce que j’avais précédemment lu mais je me souvenais surtout que j’avais
complètement survoler le livre en terme de compréhension. J’ai pris une
décision que je ne pensais jamais prendre, j’ai recommencé le roman
depuis le début, chose que je déteste en temps normal. En temps normal,
certes, mais Cosmopolis n’est pas normal. Il est dérangeant, il
questionne sur le comportement humain, l’excès de pouvoir, l’excès
d’argent,…
Nous suivons un golden boy décidé à traverser New York pour aller se
faire couper les cheveux, malgré de grosses menaces sur sa vie, des
embouteillages monstres, en somme, des emmerdes en perspectives à la
pelle… Et au fur et à mesure de ses arrêts, de ses rencontres,… sa
vie évolue grandement.
Je n’avais pas du tout aimé ma première lecture inachevée, mais il
fallait que je recommence, que j’y retourne. Cosmopolis m’intriguait,
m’attirait. J’ai fini ma lecture, je ne suis pas un grand fan de ce
roman, certaines situations me semblaient parfois partir un peu dans
tous les sens… pourtant j’aime certaines idées suggérées, à peine
développées mais bien présentes. Je reste très surpris par le sentiment
que je ressent à propos de ce texte. Un peu comme la fascination que
j’ai ressenti en regardant « Ex Machina », un film qui m’a plu mais
surtout qui me laissait complètement scotché. Pour Cosmopolis, la
sensation est légèrement différente mais je reste tout de même intrigué
par ce livre OVNI.
Folio m’avait déçu avec une préface dévoilant la fin de
La guerre des mondes et avec un message abruti sur la
couverture de Substance Mort.
Flammarion est également adepte de la préface spoil pour
Peter Pan. Cette fois c’est « J’ai lu » qui souhaite
démontrer qu’il est loin d’être aussi respectueux des œuvres que la
reine Zabo ou Zones sensibles
dont j’ai acheté deux exemplaires de leur magnifique édition de
Flatland. Que peut-on reprocher à « J’ai lu » pour Cosmopolis ?
Un quatrième de couverture contenant des informations sur la fin du
livre… que c’est con, mais que c’est con ! Cette fois, c’est sous la
forme d’un extrait de critique :
(si vous voulez vous spoiler, regarder les commentaires dans le code source de cette page)
Parfois, j’ai l’impression que certains éditeurs haïssent leurs
lecteurs… Je ne vois pas d’autre explication.
Note : Ce n’est pas la première fois que je remarque cela dans un livre,
l’auteur (ou la traductrice ?) comme beaucoup d’autres donc, pense que
l’année-lumière est une unité de temps, c’est gênant (c’est une unité de
distance évidemment). Ce n’est pas aussi con que
démontrer que 1+1=3 en développant une équation contenant une division par zéro
mais tout de même, c’est dommage…
Vendredi matin, en arrivant près de mon travail, je suis tombé sur une affiche :
Si vous ne travaillez pas dans le domaine de l’optique, vous ne serez
sûrement pas choqué par cette image. Mais si comme moi vous avez
quelques notions de photonique, cela vous semblera aussi ignoble qu’un
schéma qui représenterait le Soleil qui tourne autour d’une Terre plate.
Quel est le problème ?
Première erreur
Le prisme dévie la lumière de façon différente
pour chaque longueur d’onde dès l’entrée du prisme. À la rigueur si
le faisceau d’entrée était suffisamment gros, nous pourrions considérer
que les rayons ne sont pas suffisamment séparés pour que l’on puisse
observer les couleurs… un peu comme dans cette illustration :
Seconde erreur
Cette erreur est ignoble : le prisme dévie les rayons dans le mauvais sens ! Voici ce qu’un prisme est censé avoir
comme effet :
Vérifions sur Google Images
Pour illustrer mon propos, je cherche ""prism"" dans Google
Images… et là, c’est le drame !
Sur les 30 premières images, en excluant les images qui sont hors sujet,
près de 50% sont incorrectes ! Sans oublier qu’une partie de ces images
sont extraites de cours en ligne !