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Mes trucs en vrac

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    • 28/10/2025 - Lecture

      Autopsie des complots : de la terre plate à l’extermination des Blancs

      couverture de Marie-Charles Dubois

      Sans jargon, sans moquerie, des analyses avancées de six théories du complot : terre plate, chemtrails, grande réinitialisation, complot vaccinal, grand remplacement, monde simulé. le but ici n’est pas de démonter un à un les arguments complotistes à des fins de debunk mais plutôt une mise en contexte, des réflexions intéressantes, des analyses d’impacts qui me semblent très pertinentes et élargissent notre vision.

      Le style très académique permet une analyse détachée, chirurgicale mais peut donner parfois une sensation de répétition (surtout si on enchaîne plusieurs chapitres de suite).

      Le texte est parsemé de phrases avec lesquelles je me sens particulièrement en phase, qui justifient, à mon sens, tout l’intérêt de ce genre d’ouvrage : « À mesure que chacun s’attache à sa propre vérité, la société se fragmente. La confiance collective s’effondre, et il devient plus difficile de prendre des décisions ensemble. Cela ouvre la voie à la désinformation, accentue les tensions et affaibli notre capacité à faire face, ensemble, aux grands défis de notre époque ».

    • 18/10/2025 - Lecture

      Les derniers jours de l’apesanteur

      couverture de Fabrice Caro

      Pendant ma lecture, j’ai pensé au Péril jeune, film qui m’a bouleversé ado et dont j’ai gardé un souvenir touché et plutôt mélancolique. Ici j’ai eu l’impression d’avoir une version plus légère d’une tranche de vie lycéenne. Comme si après avoir suivi Tomasi, je lisais le témoignage d’un autre groupe de la classe, un trio d’ados un peu pathétique, dont les déboires me font bien marrer et auquel j’arrive très bien à m’identifier. J’ai parfois éclaté de rire mais surtout toute ma lecture s’est faite avec le sourire.

    • 20/09/2025 - Lecture

      L’étranger

      couverture de Albert Camus

      J’ai lu L’étranger. Je suis pas persuadé d’avoir aimé, je n’ai pas détesté. Le texte restera longtemps dans mon esprit. J’ai mis un peu de temps à me faire au style. Des phrases courtes, factuelles, qui s’enchaînent. Le roman est en deux parties. Je ne m’attendais pas à la fin de la première partie, je ne m’attendais donc pas à la deuxième partie, ni son déroulé ni son absurdité.

    • 03/07/2025 - Lecture

      Instanciations

      couverture de Greg Egan

      Un étrange mélange entre Matrix et un cours de mathématiques sur les nombres p-adiques.

      Est-ce que j’ai trouvé Instanciations intéressant ? Oui, même s’il m’a fallu six mois pour le lire et que je l’ai entrecoupé de deux autres livres.

      Si des IA conscientes utilisées pour faire des PNJ de jeux vidéos voulaient éviter de se faire remarquer par le serveur principal, elles ne pourraient pas télécharger de flux de type VOD car la quantité de data nécessaire exigerait suffisamment de bande passante pour être difficilement discret… J’ai l’impression que ce genre de question n’est pensé que par Greg Egan. Avec lui, toutes les conséquences impliquées par le lore de ses romans sont envisagées. Par contre, est-ce que j’ai besoin de comprendre comment on se déplace par homothétie dans un monde triadique ou comment le hack, utilisé par une IA pour passer d’une VM (machine virtuelle) à l’autre, exploite un bug dans le driver de la carte graphique ? Lorsque Greg Egan développe ses histoires dans des romans et non des nouvelles, il y a certains passages assez obscurs et plutôt élitiste.

    • 05/06/2025 - Lecture

      Peut-on déjouer les fake news ?

      couverture de Richard Monvoisin

      Dès la première page, le style est direct et précis (le yéti et les colliers d’ambre prennent déjà une petite balle perdue), je sais que je vais aimer ce tout petit bouquin ultra efficace. Comme toujours, ce sera bienveillant mais sans complaisance, les termes seront bien définis pour que tout soit clair. Le titre me faisait craindre un texte exclusivement centré sur les fake-news, mais après lecture je le vois plus comme une clé, une bonne base introductive pour donner envie de développer son esprit critique. De toute façon, il est difficile pour moi d’être impartial dès lors qu’il sagit de Richard Monvoisin : j’aime la plupart de ses interventions, j’ai lu sa thèse, regardé ses cours disponibles en vidéo, suis un lecteur régulier de son blog.

      Pour donner un avis constructif, il me faut donc le faire lire à des personnes à qui il est de toute façon destiné, la génération suivante. Mon jeune de bientôt 14 ans m’a dit « complètement adhérer au propos de l’auteur ». Mon 18 ans estime que « c’est ce livre qu’il faudrait faire lire avant tout autre aux collégiens ». J’ai offert mon exemplaire à une amie qui m’avait écrit « des années que je t’entends en parler et j’ai toujours rien lu de lui, la honte ! » (voilà qui sera résolu). J’en ai ensuite acheté deux exemplaires dont un pour offrir.

      Ce livre ne révolutionnera pas ma façon de penser car je suis déjà grandement influencé par Richard Monvoision (au milieu de Bertrand Russell, Christophe Michel, Viviane Lalande, Olivier Bernard, Élisabeth Feytit, Penn & Teller, Valentine Delattre, Florian Gouthière, Clément Freze, Ricky Gervais, Michael Schur, Thibaut Giraud, Greg Egan, Tim Minchin, Julien Bobroff, Marion Montaigne, G Milgram, Albert Moukheiber, Yann Bouvier,…) toutefois il est toujours intéressant d’avoir de petits textes comme celui-ci pour poser les termes, mettre à plat une idée et… partager.

    • 10/04/2025 - Lecture

      Bikepunk

      couverture de Ploum

      Je suis en très grande partie en accord avec l’auteur sur de nombreux sujets (gnu/linux, bépo, tout le discours de son personnage Thy à propos de la magie, la surconsommation, la publicité,…) ce qui fait de moi, pour Ploum, un lecteur assez facile à embarquer. Et si je ne partage pas son enthousiasme pour le vélo, je peux le comprendre, je lui préfère les transports en commun et la marche / course cela ne m’empêche aucunement d’être en phase sur bien des constats.

      Les personnages et l’histoire m’ont embarqués, le propos est en phase avec mes idées, le style permet une totale immersion, j’ai vraiment apprécié l’univers et il ne fait aucun doute qu’il vivra dans ma tête quelques temps.

      Mon seul bémol : je regrette parfois un manque de subtilité, une approche un peu trop professorale alors qu’une explication détournée en passant par l’émotion et l’empathie est souvent plus efficace qu’un discours. C’est d’ailleurs, je doute que ce soit un hasard, un peu ce que l’héroïne reproche à son mentor…

    • 23/12/2024 - Lecture

      La naissance du savoir : Dans la tête des grands scientifiques

      couverture de Nicolas Martin : Dans la tête des grands scientifiques

      Une idée géniale, des questions très pertinentes, des réponses intéressantes. Un livre qui me semble indispensable.

      Pourtant ça a été une petite torture à lire, après tout c’est 17 fois la même interview. Il m’aura fallu étaler ma lecture sur presque un an pour éviter l’overdose

    • 28/10/2024 - Lecture

      Comment être parfait

      couverture de Michael Schur : les réponses aux questions éthiques que vous vous posez (et les autres)

      J’ai l’impression que Michael Schur a eu besoin de noter énormément de réflexions et questionnements pour créer la série The good place (que j’aime beaucoup), que toutes ses notes étaient intéressantes, qu’il a trouvé une trame claire pour rendre cela digeste, y a ajouté son humour pour garder l’attention du lecteur même jusqu’au bout des remerciements.

      Ça donne une introduction à la philosophie morale que je trouve passionnante : la déontologie, l’utilitarisme, le concept d’ubuntu, l’existentialisme,… expliqués avec des exemples concrets et des mots simples. Ça donne vraiment matière à réflexion sur l’éthique, ça me donne envie de lire Camus ou Sartre, ça me donne envie de le relire.

      NB 1 : Allergiques aux notes de bas de pages, passez votre chemin. NB 2 : La couverture de la version poche est tellement mauvaise par rapport à la version brochée (avec le t de parfait qui est décalé après un retour à la ligne, ce qui rend le titre beaucoup moins pédant…)

      couverture reliée couverture poche

      J’aime bien la conclusion du livre : « Être quelqu’un de bien est une tâche difficile. Mais si vous le voulez vraiment, cela sera moins un travail à accomplir qu’une énigme à résoudre. Et les rares fois où vous aurez une décision à prendre et que vous assemblerez les pièces pile comme il faut, quand l’image de ce qu’il faut faire apparaîtra devant vos yeux, vous vous sentirez vivants, accomplis, élevés. Vous vous épanouirez […] Faire tout cela vous aidera à vous épanouir, à être les meilleurs versions possibles de vous-mêmes. Bien sûr, il y a plein de moments où vous ne vous épanouirez pas. Où vous échouerez. Mais vous recommencerez, vous tenterez de nouveau, et vous serez frustrés, vous vous sentirez horriblement mal. Et quand vous aurez essayé mille fois de faire quelque chose de bien, échoué mille fois, quand les gens autour de vous en auront marre, que vous serez au bout du rouleau, que vous aurez perdu foi en vous-mêmes, vous savez ce que nous voulons que vous continuiez à faire ? Que vous continuiez d’essayer. Encore et encore. »

    • 06/08/2024 - Lecture

      Le français va très bien, merci

      couverture des Linguistes atterrées

      On devrait donner bien plus la parole aux experts d’un domaine qu’aux chroniqueurs, qui plus est lorsque ces derniers sont des conservateurs zélés déconnectés des faits. Ce texte n’est qu’un tract court mais il est très intéressant et peut changer un peu notre regard sur notre langue.

    • 06/06/2024 - Lecture

      Cervantès pour les chèvres, Marx pour les brebis

      couverture de Pablo Santiago Chiquero

      La mise en place m’a semblée un tout petit peu longue pour un livre récent, surtout que le titre en dit déjà beaucoup. Mais une fois le berger sorti du lit pour lire Cervantès à ses chèvres et Marx à ses brebis, je me suis retrouvé complètement en terres inconnues, incapable de deviner la suite du récit, c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup. Et quand je pensais y arriver, l’auteur expédiait en deux phrases ce que je m’attendais à voir au centre de l’histoire pendant la seconde moité du roman.

      Le style un peu vieilli, probablement pour coller à l’époque du récit, rend plutôt bien. La pauvreté agricole, en Espagne pendant l’entre deux guerres me semblent bien décrites et donnent un contexte intéressant. Sur certains points, le roman me rappelle le soleil des Scorta de Laurent Gaudé. L’auteur n’est pas forcément subtil dans son éloge de la lecture, c’est d’autant plus étonnant qu’assez vite dans le texte les métaphores de Garcilaso sont prises en exemple pour expliquer que le sous texte fait toute la saveur de la littérature. En terme d’édition, on peut regretter au moins une dizaine de coquilles, c’est dommage.


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