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Mes trucs en vrac

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    • 14/06/2018 - Lecture

      Éloge de l’oisiveté

      couverture essai de Bertrand Russell (disponible gratuitement ici)

      Essai très court, particulièrement clair, bien structuré, bien pensé. Vous trouvez que 35h de travail par semaine, ce n’est pas suffisant ? Russell propose 4h par jour pour tous et sa proposition est argumentée !

      Si vous ne connaissez pas Bertrand Russell je vous conseille de commencer par Logicomix et cette vidéo :

    • 14/06/2018 - Lecture

      Les quatre accords Toltèques

      couverture de Don Miguel Ruiz : Jésus chez les Toltèques

      Quatre conseils simples détaillés à outrance avec une pensée simpliste. Ne lisez pas ce livre, vous valez mieux que cela !

      Vous souhaitez une recette pour écrire vous-même un livre de développement personnel comme Don Miguel Ruiz, c’est facile : trouvez quelques conseils relevant du bon sens, saupoudrez de catéchisme, inventez quelques situations à titre d’exemple et enfin ingrédient le plus important : agrémentez d’un maximum de moisissures argumentatives. En particulier, pour le titre : Allez-y à fond, argumentum ad exoticum (appel à l’exotisme) et argumentum ad antiquitatem (appel à la tradition). Vous pouvez par exemple intituler votre livre : « Accédez au bonheur grâce aux 8 conseils simples de ma grand-mère celte », « Les 10 potions druidiques », « 3 traditions que nous enseigne Zanahary, la sagesse des Malgaches », etc. Quels conseils ? Mangez équilibré, respectez les gens même ceux dont vous ne respectez pas les idées, ne soyez jamais violent physiquement, verbalement ou insidieusement, n’abusez pas des bonnes choses surtout si elles peuvent être néfastes pour votre santé ou celle de vos proches,… peu importe ! Attention, n’oubliez pas que votre lectorat doit être le plus large possible donc rédigez votre texte avec des mots simples et surtout bourrez votre argumentation d’exemples (même stupides), n’hésitez pas à vous répéter (pour donner un peu de consistance et marteler vos idées), ne soyez surtout pas regardant sur le style littéraire !

      « Les quatre accords toltèques » n’est pas un livre, c’est un agrégat de psychologie de comptoir. Ce texte ressemble plus à l’idée que je me fais d’un article parapsychologie d’un Closer ou d’un Femme Actuelle qui aurait été trop long et trop mal rédigé pour pouvoir se glisser entre l’article sur la détox du foie et la publicité Boiron.

      Si vous avez aimé cet ouvrage, vous estimez très certainement que mon propos est infondé, qu’autant de lecteurs ne peuvent pas se tromper (argumentum ad populum), que je n’ai rien compris de son propos, je vous propose donc de poser une loupe sur quelques passages :

      Dans le chapitre « Le processus de domestication et le rêve de la planète », après plusieurs paragraphes qui ne font que répéter encore et encore que notre système éducatif actuel est cruel et fondé sur des punitions et des mensonges, vous pouvez lire :

      Si l’on regarde la société humaine, on constate que la raison pour laquelle il est si difficile d’y vivre est qu’elle est régie par la peur. Aux quatre coins de la planète on voit de la souffrance humaine, de la colère, un esprit de revanche, des toxicomanies, de la violence dans la rue et une incroyable injustice […] Si l’on compare le rêve de la société humaine avec la description de l’enfer que les religions du monde entier ont promulguée, on constate que les deux sont identiques. Les religions disent que l’enfer est un lieu de punition, de peur, de douleur et de souffrance, un lieu où le feu vous brûle. Le feu résulte des émotions nées de la peur…

      et ça continue ainsi plusieurs pages. L’auteur matraque son idée de monde oppressant pour la mettre en opposition avec la société idéale qui serait celle qu’il propose. À aucun moment, on ne met de nuance, il n’y a que douleurs et peine dans le monde manichéen de l’auteur. Pas de rires d’enfants, pas de repas entre amis, pas de plaisir, pas de bonté, de gentillesse, de solidarité, pas de coucher de soleil, pas de littérature enrichissante, pas de professeur encourageant, pas de fraternité, pas de bain de soleil, pas de câlins sous la couette,… Tout est noir et morbide car “les humains résistent à la vie. Être vivant est leur plus grande peur…” (et encore et encore sur des pages et des pages…). Mais heureusement voici les 4 accords toltèques ! Une introduction aussi oppressante serait digne d’un journal du 20h !

      Le premier accord toltèque […] Votre parole est votre pouvoir créateur. C’est un cadeau qui vous vient directement de Dieu. L’évangile selon saint Jean, dans la Bible, parlant de […] 

      Ah, bien ! Maintenant vous êtes clairement au courant, s’il avait été honnête, Don Miguel Ruiz aurait intitulé son livre « Jésus chez les Toltèques ». Je ne suis pas croyant, j’ai donc décidé de faire abstraction des nombreuses références catholiques de l’ouvrage. Si vous êtes athée, notez donc qu’il s’agit bien plus d’un livre catholique que d’un livre de découverte de la culture toltèque (les Toltèques ne sont qu’un prétexte car si c’est vieux et exotique, c’est forcément mieux). Le dernier mot du livre est d’ailleurs “Amen”.

      Toujours dans ce chapitre :

      La parole est si puissante qu’un seul mot peut changer une vie ou détruire l’existence de millions de personnes. Il y a quelques décennies, la parole d’un seul homme en Allemagne a manipulé toute une nation peuplée de gens intelligents. Il les a conduits à la guerre, par la seule puissance de sa parole. Il a réussi à convaincre certains de commettre les actes de violence les plus atroces qui soient. Sa parole a réveillé les peurs des gens et, comme une immense explosion, les tueries et la guerre ont ravagé le monde entier.

      Comment est-il possible de faire une si simpliste description de la seconde guerre mondiale ? Comment peut-on avoir une vision aussi manichéenne d’un événement aussi complexe ? Il s’agit là du pire exemple de pensée simpliste développée dans l’ouvrage mais si c’est le pire c’est surtout très loin d’être le seul. Vous êtes prévenus.

      Page suivante, vous pourrez lire :

      Je vois un ami et lui fais part d’une opinion : Tiens ! La couleur de ton visage est celle des gens qui vont avoir le cancer. S’il écoute cette parole et s’il est d’accord avec, il aura un cancer dans moins d’un an.

      Cet exemple est tellement génial ! D’abord, par la crédibilité du dialogue mais aussi pour le propos d’une précision incroyable : le fait qu’un cancer puisse se développé uniquement par effet nocebo semble peu probable, mais là on vous précise même le temps nécessaire ! C’est d’ailleurs bien connu, les hypocondriaques meurent tous d’un cancer moins d’un an après l’apparition de leur hypocondrie, non ?

      N’ayant pas peur d’être insistant, suivent ensuite un long exemple avec une fille à qui on dit qu’elle est laide, puis une page complète pour quelqu’un à qui on dit qu’il est stupide. Quelques paragraphes répétitifs plus loin, on retrouve encore un autre exemple avec votre meilleure amie qui vous dit :

      « Qu’est-ce qui t’arrive ? Tu as une de ces têtes ! Et regarde comment tu es habillée : tu as l’air ridicule. » Peut-être que cette amie vous a-t-elle dit cela juste pour vous blesser.

      Vraiment ? C’est une description normale d’une discussion avec une meilleure amie ? À chaque exemple d’amitié dans le livre, le propos est ignoble, cela me semble étrange. S’ensuit alors encore plusieurs paragraphes d’une analogie parole/magie qui est répétée un nombre de fois incroyable…

      Pour la suite, on décrit simplement les autres principes en long et en large, avec toujours autant d’exemples absurdes. Vous pouvez me dire que ce sont de bons conseils et vous auriez raison mais honnêtement, avez-vous vraiment besoin d’un chaman pour vous dire qu’il faut faire de son mieux (4e accord), qu’il ne faut pas se croire le centre du monde (2e accord), qu’il faut profiter de la vie, avoir des pensées positives, ne pas insulter vos enfants lorsque vous êtes fatigués, ne pas passer sa vie à attendre dans le canapé,… Les conseils prodigués sont juste du bon sens accompagnés d’arguments fallacieux et d’exemples caricaturaux. En lisant ce livre, je repense aux personnes qui me disait de voir les côtés positifs de la vie, d’avoir des pensées positives lorsque j’ai fait une dépression. Comme si cela n’allait pas de soi − Oh merci pour ce conseil d’une grande sagesse je n’y avais pas pensé !

      Un dernier exemple, où on constate que l’auteur ne met aucune nuance dans son propos :

      si on regarde des enfants de deux ou trois ans, on constate qu’ils arborent la plupart du temps un grand sourire et qu’ils s’amusent […] Les très jeunes enfants n’ont pas peur d’exprimer ce qu’ils ressentent […] Ils n’ont aucune peur d’aimer. Voilà la description d’un être humain normal. Enfants, nous n’avons ni peur du futur ni honte du passé. Notre tendance humaine naturelle est de jouir de la vie, de jouer, d’explorer, d’être heureux, d’aimer. […] Regardez des enfants jouant aux adultes, leurs petites mines changent. Je vais faire semblant d’être un avocat dit l’un d’eux. À l’instant, son visage se transforme et l’expression d’un adulte prend le dessus

      Cette description idéalisée de l’enfance en opposition avec l’adulte triste qui

      est responsable, a des choses à faire, doit travailler, gagner sa vie

      ne vous semble-t-elle pas incroyablement simpliste ?

      Et c’est ainsi encore et encore et encore… L’auteur use et abuse de la répétition à la limite du lavage de cerveau, comme le ferait un gourou. Il présente des généralités, très certainement pour que l’effet Barnum vous fasse adhérer au propos (vous savez, cet effet qui vous donne l’illusion que votre horoscope correspond vraiment à votre profil).

      C’est très certainement le livre qui m’a le plus donné l’impression d’être manipulé par son auteur, avec de grosses ficelles, sans aucun talent littéraire. Je suis triste de constater que ce livre est un succès de librairie. Vous méritez tellement mieux. J’ai l’impression que mon développement personnel est bien mieux traité par « GTO » et « Assassination Classroom » (pour la pédagogie), les textes de Laurent Gaudé (pour la tolérance, la compréhension d’autrui), « 1984 », « Le meilleur des mondes » ou « Fahrenheit 451 » pour développer mon désir de liberté et de culture, les textes d’Hubert Reeves pour voir la poésie de notre monde, les textes de chansons, les séries, les comics, manga, BD, vulgarisations, les grands classiques, France Culture, les discussions entre amis… Préférez un enrichissement par la diversité plutôt que quatre dictons de grand-mère certes bien sympathiques mais évidents, perdus dans la litanie d’un gourou. Un long sermon qui place le lecteur dans la passivité intellectuelle, gavé par un cours magistral non documenté, je préfère lorsqu’un livre m’invite à réfléchir et analyser par moi-même.

    • 08/06/2018 - Lecture

      Un peu de science ça ne peut pas faire de mal

      couverture de Jacques Treiner

      Un recueil de chroniques scientifiques courtes et simples d’accès qui sont très éclairantes. Dès sa première chronique, Jacques Treiner nous explique qu’il faut se méfier des chiffres donnés par les gens qui veulent faire passer leurs idées, qu’il faut toujours être vigilant. C’est donc en écoutant ce conseil qu’on lit le reste des chroniques.

      L’âge de la Terre, les ondes électromagnétiques, l’astronomie,… les sujets détaillés sont variés, mais c’est le réchauffement climatique et surtout la production d’énergie qui semblent intéresser l’auteur. En aidant à mieux appréhender les ordres de grandeurs de la consommation énergétique et de la “production”, on comprend mieux les enjeux, les intérêts, on décortique les discours partisans. Mais là où il y a une erreur à mon avis de la part de Jacques Treiner, c’est qu’à force d’expliquer les défauts des discours pour les énergies renouvelables et prendre la défense du nucléaire, on finit par penser que son propre discours est juste pro-nucléaire. Je pense qu’il s’agit en réalité d’un certain pragmatisme, d’un constat froid d’une réalité peu agréable mais que l’on ne peut pas changer rapidement et simplement. Mais l’envie de défendre l’intérêt du nucléaire pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, ne devrait pas éluder les arguments en sa défaveur (dangerosité potentielle, déchets nucléaires,…), une simple chronique sur le sujet manque pour nous rassurer sur l’impartialité de l’auteur, juste pour équilibré le discours.

      C’est particulièrement flagrant dans le chapitre 13, que je n’ai pas du tout aimé (c’est le seul, sur 31 chroniques). Déjà, il commence très mal puisqu’il incite à se rendre sur google pour aller sur le site www.ined.fr. Ça me fait saigner les yeux puisqu’il est évidemment inutile de passer par un moteur de recherche si on connaît l’adresse du site (le moteur de recherche sert justement à trouver un site dont on ne connaît pas l’adresse à partir de mots clés) mais l’auteur n’est pas forcément un geek, on l’excusera pour cette fois. Ensuite pour des raisons de simplifications de calcul on fait une règle de 3 simpliste qui va permettre de calculer un ordre de grandeur de la future consommation énergétique, en mettant sous le tapis par exemple les arguments qui pourraient faire baisser les estimations (amélioration de l’efficacité énergétique des appareils par exemple). Il aurait suffit d’expliquer que ces baisses ne compenseront pas l’augmentation du volume ou n’importe quoi… mais le fait de l’éluder tout simplement laisse un sentiment étrange, surtout après avoir reproché à WWF et Greenpeace de ne prendre en compte que les paramètres qui vont dans le sens de leurs discours… C’est dommage, car il aurait suffit de pas grand chose pour moins donner le sentiment d’un discours partisan sur ce point.

      En bref, un tout petit livre très intéressant qui nous invite à ne pas poser notre cerveau, qui donne du grain à moudre sans pourtant prendre la tête. Je le critique un peu mais c’est justement parce qu’il invite intelligemment à ne pas me laisser avoir par les discours simplistes, cela montre peut-être que le livre réussit fort bien à éveiller son lecteur.

      Merci Hubert Krivine (de m’avoir donné envie de le lire), merci Aurélie et Samuel de me l’avoir offert.

    • 24/05/2018 - Lecture

      Candide

      couverture de Voltaire

      Si seulement j’avais pu comprendre ce texte lorsque j’étais censé le lire en 3e, si j’avais eu plus tôt la maturité nécessaire pour interpréter le propos de Candide… Mais je n’aimais pas lire. Pourtant, Candide — et en particulier cette édition (Hachette éducation) truffée d’analyses, renvois et commentaires — m’aurait aidé à structurer ma pensée, ma philosophie. C’est donc avec plus de 20 ans de retard que je me délecte des pensées et critiques de Voltaire. Un conte auquel je n’aurais rien entendu sans les explications de l’éditeur et que je n’aurais pas même lu sans la lecture préalable d’”Illusions dangereuses” dans laquelle j’ai été mis au fait de la théodicée de Leibniz. Un conte qui m’a fait rire, m’a fait réfléchir, m’a diverti.

      Après avoir lu le terriblement stupide Signe de vie, j’ai apprécié de ne point être pris pour un idiot à qui tout doit nécessairement expliqué. Dès la deuxième page, j’ai rit en lisant :

      Un jour, Cunégonde, en se promenant auprès du château, dans le petit bois qu’on appelait parc, vit entre des broussailles le docteur Pangloss qui donnait une leçon de physique expérimentale à la femme de chambre de sa mère, petite brune très-jolie et très-docile. Comme Mlle Cunégonde avait beaucoup de disposition pour les sciences, elle observa, sans souffler, les expériences réitérées dont elle fut témoin ; elle vit clairement la raison suffisante du docteur, les effets et les causes, et s’en retourna tout agitée, toute pensive, toute remplie du désir d’être savante, songeant qu’elle pourrait bien être la raison suffisante du jeune Candide, qui pouvait aussi être la sienne.

    • 15/05/2018 - Lecture

      Signe de vie

      couverture de J.R. Dos Santos

      Le livre le plus médiocre qu’il m’ait été donné de lire ! J’ai failli arrêter ma lecture de nombreuses fois car j’avais l’impression d’être pris pour un imbécile. Mais je me suis engagé à en faire une critique constructive :

      Prendre pour prétexte une histoire fictive afin d’apprendre au lecteur un maximum de faits scientifiques, au début, cela me semblait intéressant (découverte des pulsars, Ockham, seti, âge de l’univers observable, etc) et puis… On se rend compte que cela pose plusieurs énormes problèmes au récit : Le premier, évident, il ne se passe rien ! Vraiment en 700 pages il ne se passe vraiment presque RIEN. Il s’agit seulement de dialogues entre scientifiques (et un historien) qui passent leurs temps à expliquer des concepts de physiques, biologie, mathématiques, théologie,… Mais ce n’est pas très grave comparé aux autres problèmes…

      Comme les dialogues sont un prétexte pour expliquer des concepts au lecteur, les situations en deviennent complètement absurdes ! Par exemple : Une astrobiologiste qui demande à un mathématicien

      « Les mathématiques peuvent fonctionner avec un système en base soixante ? »

      c’est tellement con que ça ne peut pas être crédible une seule seconde, c’est d’un niveau CE1, bon sang ! On apprend en CE1 à lire l’heure, comment une astrobiologiste pourrait se poser une telle question ? Et ce n’est qu’un exemple, on pourrait en citer de nombreux autres du même genre. On sent tellement que le récit n’a aucune importance, toutes les situations ne sont que des prétextes, c’est tellement téléphoné ! Ça ne donne pas l’impression qu’il s’agit de discussions entre scientifiques, cela ressemble plus à des discussions scientifiques de comptoir.

      L’humour de l’auteur ? Comment peut-on faire de l’humour aussi stupide en dehors d’une cours d’école primaire, franchement ? Le héros qui se demande comment seront les extraterrestres tente d’alléger la conversation (pour une raison X) :

      « … Si ça se trouve, ils seront verts et auront des yeux au bout du zizi et des dents sur la queue. Comment savoir ?
      Elle rit doucement.
      — Il n’y a que vous pour me faire rire, observa-t-elle,… »

      Vraiment ? Cela semble crédible une telle discussion hors d’une cours de récré ? Pire encore un peu plus tard quand un astronaute fait croire à ses collègues qu’il est en train de manger son caca, mais non… c’était une saucisse ! C’est une blague de Toto ? J’ai passé l’âge, merci ! L’humour est rare dans le roman mais chaque essai est complètement à côté de la plaque ! L’astronaute qui explique que son chien va chercher le magazine auquel il est abonné :

      « — C’est Scientific American ?
      — Non, Playboy.
      Ils éclatèrent de rire. »

      C’est pas possible d’être aussi nul ! C’est téléphoné, c’est facile, c’est mauvais ! Comment peut-on laissé passer une telle médiocrité dans un roman !

      Les cliffhangers à la fin de chaque chapitre. C’est quelque chose que j’appréciais, je crois que je suis maintenant vacciné. Les chapitres sont très courts (il y a 108 chapitres). Chaque chapitre se termine par un cliffhanger ridicule : puisque le chapitre est trop court pour installer une vraie intrigue, il s’agit donc d’un mini moment de suspens téléphoné. On le voit venir, on se doute du retournement, c’est NUL ! Quand j’ai lu “Seul sur Mars”, je me rappelle avoir été incapable d’arrêter sur certains cliffhangers de fin de chapitre vraiment bien pensés, dans “Signe de vie” à chaque fois j’ai eu l’impression que l’auteur me prenait pour un attardé.

      D’un point de vue littéraire, rien à espérer, du coup ça se lit très facilement (si ce n’est qu’il faut rester motivé car il faut supporter de se sentir insulté). Si ce n’est les détails scientifiques ou certaines situations bien décrites (ce que peuvent ressentir les astronautes par exemple), le peu qu’il reste est compréhensible par un enfant, tout est détaillé à la manière d’un épisode des Télétubbies : tout est explicité en permanence. Si vous comprenez un sous-entendu évident dans un dialogue, vous constaterez quelques lignes plus tard, qu’il sera expliqué de toute façon, rien ne reste non explicite, posez votre cerveau, on s’occupe de tout…

      Les personnages sont caricaturaux au possible : L’Américain est lourdaud avec la femme astronaute qui est incroyablement belle (le chapitre où celle-ci tente de séduire le héros à la limite du viol est d’un ridicule invraisemblable particulièrement pitoyable ! D’une médiocrité déconcertante, j’avais honte pour l’auteur en lisant une telle scène à peine digne d’apparaître dans la rédaction d’un collégien libidineux), les russes ne veulent pas s’associer à l’entreprise internationale car ils ont un plan de méchants (évidemment), la NASA ne donne que des hamburgers à manger aux astronautes,… PITIÉ arrêtez le massacre !!!

      Je passerai sur les passages où le héros, décrit comme non-croyant, démontre à la Bogdanov, que le réglage des constantes cosmologiques prouve l’existence d’un dessein intelligent, donc d’un créateur. Démonstration qui ne trouve aucune opposition des scientifiques puisque c’est bien connu, les scientifiques ne savent pas démonter les tautologies et autres arguments fallacieux… On peut être gêné par le fait que cette démonstration soit présentée comme si elle était scientifique alors que le principe anthropique fort est clairement en dehors de cette discipline… honnêtement on n’est même plus à cela prêt, si seulement il n’y avait que cela à critiquer…

      À lire si vous aimez être pris pour un imbécile et que vous ne voulez qu’effleurer un maximum de concepts scientifiques et religieux (présentés comme scientifiques). D’une médiocrité crasse ! Une bouse immonde !

    • 15/05/2018 - Articles magazines

      « Parlatype » dans Linux Pratique 107 (Mai-Juin 2018)

      couverture

      Lorsque j’ai retranscrit une interview téléphonique en texte, j’ai pas mal galéré entre mon éditeur de texte et mon lecteur audio. J’ai fini par trouver Parlatype, logiciel simplifiant largement la saisie. Comme j’ai pas mal galéré à le trouver, j’ai pensé que le partager avec vous serait une bonne idée.

      preview

    • 08/04/2018 - Lecture

      Dieu n’est pas grand : Comment la religion empoisonne tout

      couverture de Christopher Hitchens : Comment la religion empoisonne tout

      À ma demande j’ai fait un an de catéchisme, je pensais que cela consistait à faire des fouilles et des recherches biblio pour enfin savoir si Jésus et Dieu ont existé ou non. J’avais 7-8 ans, des parents agnostiques, des grands-parents très athées d’un côté, très croyants de l’autre, j’avais besoin de déterminer le vrai du faux. Comme on peut s’en douter, le catéchisme ne correspondait pas vraiment à ce que je pensais, on est con à cet âge… Si seulement j’avais eu accès à Christopher Hitchens et Richard Dawkins à l’époque ! À cet age je n’aurais rien compris mais si le propos avait pu être lisible par un enfant de 8 ans, « Dieu n’est pas grand » (comme Pour en finir avec Dieu) m’aurait vite permis de me sentir moins seul dans mon analyse critique.

      « Dieu n’est pas grand » est très loin d’être parfait, il donne l’impression d’une suite d’idées avec digressions, une grande partie de l’essai manque de fil conducteur. Je ne le trouve toutefois pas inutile, j’ai d’ailleurs recouvert beaucoup d’extraits de fluo. Le chapitre 15 (La religion comme péché originel) est certainement le plus structuré et c’est certainement mon chapitre préféré, alors que le chapitre 3 (Brève digression sur le porc ou pourquoi le ciel déteste le jambon) m’a semblé tellement embrouillé que je l’ai trouvé imbitable.

      Pour moi, « Dieu n’est pas grand » manque juste d’un fil conducteur, ce qui en fait une suite d’arguments assez indigeste, il est peu probable qu’un non athée puisse le lire avec intérêt, il ne fait donc que prêcher les convertis. Mais en même temps, prêcher les convertis n’est pas complètement superflu, c’est un livre qui m’a fait du bien, m’a fait me sentir moins seul, un peu comme s’il me permettait l’accès à une communauté (Dawkins, Randi, Hitchens, Penn & Teller,…) qui est bien moins visible que les communautés religieuses (je ne connais pas un village sans église autour de chez moi, je ne vois pas de la même façon de monument ostensiblement athée).

    • 18/03/2018 - Lecture

      Les Annales du Disque-Monde : Éric

      couverture de Terry Pratchett : Laissé passer A38

      Incapable de lire un bouquin depuis plusieurs semaines… rien ne vaut un Pratchett pour retrouver le plaisir de lire. Ce tome est particulièrement court, il est simple à lire, pas le plus extraordinaire mais tout à fait sympathique tout de même. La description des enfers comme une administration est un régal.

    • 08/03/2018 - Articles magazines

      « Prestashop » dans Linux Pratique 106 (Mars-Avril 2018)

      couverture

      Je n’avais jamais mis en place de boutique en ligne, jusqu’à ce que j’offre un an d’hébergement web à un artisan dont j’aime le projet :

      framapiaf

      noally

      J’ai bossé comme un fou pour prendre en main Prestashop et j’ai pris un grand nombre de notes pour fournir un mode d’emploi le plus clair possible pour débutant. Une fois toutes ces notes prises, j’ai pensé qu’il était possible d’en faire un chouette article pour Linux Pratique (en l’occurrence… 7 pages).

      preview

      Les projets que j’apprécie, j’aime en faire la promotion dans la presse informatique, on ne fait à mon sens, jamais trop de publicité pour les logiciels libres, ce sont des outils à défendre et à mettre en avant ! Si le format de cette publicité peut se présenter sous la forme d’un tutoriel, c’est un bonus non négligeable ! On pourrait penser qu’il existe pleins de tutoriels Prestashop sur le net, qu’il est donc inutile d’acheter un magazine pour y lire ce que l’on trouve gratuitement sur la toile, c’est un argument que je trouve complètement daubé :

      1. Si on ne fait pas la promotion des logiciels libres dans la presse papier, les logiciels privateurs ne se priveront pas de prendre la place.
      2. Si on achète un magazine, il y a un ensemble d’articles qui nous font découvrir des projets que l’on aurait peut-être pas pensé à chercher.
      3. L’édition papier passe par des processus de relecture forçant à une rédaction non bâclée ou des tests approfondis. Il y a de très bons tutos sur le net et il y a des mauvais papiers, l’étape relecture par un éditeur est juste un gage supplémentaire.

      Bonne lecture.

    • 29/01/2018 - Lecture

      Les fils de l'homme

      couverture de P.D. James

      Certainement le livre qui m’a le plus déçu. Tout commençait très bien. Une idée de départ assez géniale (une humanité qui devient stérile et les conséquence sur la société), une mise en place un peu longue mais qui permet de s’attacher au protagonistes, des réflexions pertinentes sur l’autocensure dans un régime dictatorial.

      Et… des personnages stéréotypés à outrance dans des situations grotesques ! Les 2 premiers tiers du livre gâchés par le dernier. Théo le personnage principal fait des choix complètement cons (pourquoi voler une voiture alors qu’il pourrait prendre possession de la maison et ainsi être à l’abri, il suffit de mettre un couple dans la confidence, il préfère la solution qui donne sa position à la police…), et pourquoi avoir développé le personnage du gouverneur ainsi Il semble particulièrement intelligent et instruit au début du livre et fait finalement des conneries dignes d’un vilain de film d’action des années 90 (ou d’Avatar). Oh et la dernière scène, pitié, pourquoi finir ainsi ? C’est tellement nul comme fin… Sans parler de certaines morts de personnages qui ne servent qu’à faire avancer le scénario,…

      Non ! Vraiment l’adaptation cinéma est particulièrement savoureuse, le livre est à éviter à tout prix.


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