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Mes trucs en vrac

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    • 26/08/2021 - Lecture

      Chroniques martiennes

      couverture de Ray Bradburry

      J’ai adoré Fahrenheit 451, je n’ai trouvé aucun intérêt au recueil de nouvelles Le meilleur des mondes possibles, il était temps que je m’attaque à l’incontournable Chroniques martiennes

      J’avais tenté une première lecture il y a quelques années, arrêtée après deux ou trois chapitres, je n’avais pas été très passionné par ces nouvelles complètement déconnectées les unes des autres.

      Cette fois, Ray Bradburry m’a embarqué. Toutefois, le texte est très encré dans son époque, j’ai été impressionné par la place que le tabac et l’alcool prennent dans les récits, je trouve assez amusant d’imaginer la logistique nécessaire pour qu’un astronaute fraîchement arrivé sur Mars « s’en grille une ». Combien de paquets de cigarettes doivent être envoyés par fusée pour toute la durée du voyage et pour sa consommation future ? s’il fumait pendant le voyage comment aérait-il sa fusée ? y avait-il des sécurités incendie spécifiques ? De la même façon, la place de la femme est souvent très datée, pire, il semble même que les martiens reproduisent exactement le même schéma familial que les humains des années 1940. Le texte est parfois sur ces points incroyablement vieillot…

      Une fois ce point écarté reste une écriture parfois magnifique, plusieurs idées passionnantes et un ensemble divertissant et intéressant.

    • 03/08/2021 - Les répliques de Yaël

      Complément du nom

      • <Yaël> Papa, tu sais le complément du nom, on peut le remplacer par un déterminant, hein ?
      • <Papa> euh… montre moi la phrase qui te pose problème !? 😅
      • <Yaël> Ah non, je vois, c’est un complément circonstanciel en fait…
      • <Papa> Bonne lecture mon grand 🤨

      Pour ma défense j’avais pas révisé, je ne savais pas que faire lire Harry Potter 5 à son gamin de 10 ans pouvait impliquer une interro surprise de grammaire 😲 j’étais pas prêt !

    • 14/07/2021 - Lecture

      Mémoires vives

      couverture d’Edward Snowden

      Depuis ses révélations en 2013, j’ai toujours été fasciné par Edward Snowden que je considère comme un héros, quelqu’un qui à sacrifié énormément pour le bien commun. J’avais déjà vu énormément de vidéos et d’interviews à l’époque, mais lire ce livre permet d’avoir une vue plus globale sur ce qu’il lui a fallu endurer et être prêt à faire.

      Mémoires vives est d’abord l’autobiographie d’Edward Snowden. Plusieurs passages m’ont fait sourire et si d’autres semblent anecdotiques, je pense qu’ils permettent de mieux saisir la suite du texte ainsi que d’expliquer au moins en partie ce qui l’a poussé à agir comme il l’a fait. Certains passages permettent aussi à Edward d’insister sur son patriotisme et celui de sa famille, je suppose que le but est de répondre à ceux qui ont estimé qu’il a agi contre les États-Unis d’Amérique.

      On passe ensuite à une partie qui pourrait faire penser à un roman d’espionnage saupoudré de quelques explications. Je n’ai pas l’impression que le propos soit complexe à comprendre, même pour une personne qui n’a jamais entendu parler de cryptographie ou de déduplication. Comment faire fuiter des informations lorsque cela met votre vie en jeu et que la sécurité informatique risque à tout moment de vous dénoncer, comment dénoncer un complot mis en place par vos supérieurs hiérarchiques lorsque ceux-ci peuvent à tout moment vous faire enfermer à vie… on a là tous les ingrédients d’un parfait polar ! Parmi les explications, le chapitre 16 permet de relativiser les affaires Huawei (Incroyable les Chinois nous espionnent !!!) alors qu’on devrait tous être conscients que lorsqu’on achète une technologie réseau étrangère, qu’elle soit chinoise, américaine ou autre, on ne fait évidemment que choisir qui nous espionnera (rien de révolutionnaire dans ce propos mais je trouve cela intéressant de le souligner tout de même).

      J’apprécie qu’à la fin du livre (avant-dernier chapitre) la parole soit donnée à Lindsay Mills, la petite amie d’Edward Snowden au moment des révélations. Avoir son ressenti des événements, savoir ce que la situation a impliqué pour elle, me semble très intéressant. Dans ce chapitre et le suivant, j’ai trouvé plusieurs passages particulièrement émouvants.

      D’un point de vue littéraire, rien de bien extraordinaire, quelques tournures de phrases sont alambiquées, probablement des traductions un peu hâtives, mais dans l’ensemble ça se lit vite et facilement.

      En 2013, j’étais honteux de constater que mon gouvernement n’avait pas proposé l’asile à Snowden (si la loi ne le permet pas, il faut changer la loi pas se cacher derrière cette excuse !), j’ai toujours estimé qu’un président américain qui ne gracie pas un tel citoyen ne peut pas être considéré comme bon. Un peu moins de 10 ans après avoir fait la une de tous les journaux pendant des jours, je suis surpris et un peu déçu de constater que beaucoup de monde a oublié qui est Edward Snowden (j’ai fait le test dans mon entourage hors informaticiens, peu de gens sont capables de me dire de qui il s’agit) alors que pour ma part j’estimerais légitime d’ériger des statues à son effigie, de donner son nom à des rues et des bâtiments (comme Aaron Swartz ou Alexandra Assanovna Elbakyan d’ailleurs).

      Mon avis sur cette autobiographie est donc probablement un petit peu partial. Je m’en vais de ce pas montrer à mes fils Citizenfour, le film documentaire de Laura Poitras sorti en 2015.

    • 04/07/2021 - Lecture

      Autobiographie d'un poulpe et autres récits d'anticipation

      couverture de Vinciane Despret

      Roman épistolaire mettant en scène l’émergence de nouvelles disciplines scientifiques, comme si l’éthologie se diversifiait suite à la compréhension de langages d’animaux et la “littérature” qui s’ouvre alors à nous.

      Le style semble assez proche de ce que peut être des mails, des notes, des courriers ou autres discours d’ouverture de congrès, ce qui aide à s’immerger dans le propos et lui donne une certaine crédibilité.

      Hélas, trois points me semblent plutôt gênants : 1. il n’y a pour ainsi dire aucune différence de style entre les différents textes pourtant très divers 2. Le roman étant court, tous les textes qui le composent sont intégralement et uniquement explicatifs, il manque de quotidien et enfin, 3. dans la dernière partie, avec les poulpes, l’ajout d’un lien entre humains et animaux me semblent superflu et éloigne le texte du style hard-science que j’avais apprécié jusqu’alors.

      Un roman dont j’aime pourtant énormément l’idée principale.

    • 13/06/2021 - Lecture

      Le messie de Dune

      couverture de Frank Herbert (Cycle de Dune, tome 2) 

      L'écriture de Frank Herbert est un délice mais me semble parfois un peu exigeante. Certains points, parfois implicites, peuvent avoir de grandes conséquences, il est nécessaire de rester bien concentré lors de la lecture (sans parler des termes spécifiques à cet univers, qui ne me gênent pas particulièrement et qui participent, à mon avis, au dépaysement d'un séjour sur Arrakis).

      Le messie de Dune est un peu trop court à mon goût, non pas que j'aurais aimé une fin plus longue, c'est un peu plus de contexte que j'aurais apprécié. Dès le début du récit, nous nous retrouvons au cœur d'une conspiration contre l'empereur et l'ensemble des pièces du puzzle prendront placent au fur et à mesure, jusqu'à la fin qui me semble être une parfaite conclusion.

      Herbert développe très bien les conséquences que peuvent avoir les dons de prescience de Paul (j'adore ce passage :

      Alia s'approcha de son frère, devinant son absolue tristesse. Elle tendit la main vers une larme qui glissait sur sa joue en un geste empreint d'une émotion purement fremen.
      « Nous ne devons point pleurer ceux qui nous sont chers avant leur trépas. »
      « Avant leur trépas, murmura Paul. Dis-moi, petite sœur : que signifie avant ? »

      ) mais détaille peu les raisons et conséquences de son djihad, les actions que Paul a fait pendant ses premières années de règne, difficile alors de s'attacher à l'empereur pendant une grosse partie du récit. Du moins, c'est l'impression que j'ai eu, peut-être ai-je simplement sauté une ligne… Une relecture serait peut-être à envisager… ça ne me dérangerait pas, ce qui est rare

    • 24/05/2021 - Lecture

      À dos de crocodile

      couverture de Greg Egan

      J'aime énormément le style de Greg Egan et les questions philosophiques dont ses ouvrages sont constellés. Quelques passages ici me donnent l'impression d'être seulement une démonstration de connaissances en cryptographie quantique, ce qui me semble alourdir le court texte inutilement. Les questions soulevées me semblent très stimulantes, les personnages et les idées intéressants

    • 05/05/2021 - Graphisme

      Dors !

      J’ai pour projet de faire un court-métrage. J’avais fait une tentative avortée en 2011, ne maîtrisant pas suffisamment Blender pour obtenir ce que j’espérais. Je relance le projet en 2021. Voici l’évolution du travail, ce billet grandira au fur et à mesure de l’évolution.

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    • 24/04/2021 - Les répliques d’Owen

      Nudité

      • <Owen> Comme convenu, j’ai désactivé le sang dans Valhalla. J’ai aussi désactivé les démembrements, au cas où le petit frère passerait dans le coin…
      • <Papa> T’as désactivé la nudité aussi ?
      • <Owen> Oui mais ça c’est moi qui voulais, j’aime pas
    • 12/04/2021 - Lecture

      Hallelujah bordel !

      couverture de Jérémy Ferrari

      Un peu court mais joli et corrosif. J'ignore si une personne n'ayant pas vu le spectacle « Hallelujah bordel » peut vraiment apprécier la lecture de ce sympathique complément mais pour ceux qui comme moi ont adoré le spectacle c'est une délicieuse petit friandise

    • 06/04/2021 - Lecture

      Expiration

      couverture de Ted Chiang

      Difficile de faire une critique unique pour ce recueil de neuf nouvelles si différentes. Évidemment, certaines m'ont plus touché que d'autres, certaines m'ont invité à la réflexion, d'autres m'ont fait voyager.

      Il est indéniable que Ted Chiang maitrise son art : quand il prend pour cadre les Milles et une nuit, le style est parfaitement imité ; lorsqu'une technologie futuriste est introduite, différentes implications sont développées ; lorsqu'une technologie ou un comportement pose question, il est nécessaire de prendre un peu de temps pour réfléchir à son propre positionnement ; etc.

      « La nurse automatique brevetée de Dacey » et « Vérité du fait, vérité de l'émotion » m'ont particulièrement intéressé. « Le grand silence » m'a moins touché, le sujet traité me semblant trop évident.


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