de Deborah Install
J’avais envie d’être gentil dans ma critique parce que je trouvais l’idée de base mignonne : un loser qui tente de faire réparer un robot au comportement d’enfant capricieux qui l’obligera à se responsabiliser et se comporter en jeune père. J’ai voulu y croire… au moins quelques chapitres.
Les personnages : Une épouse qui évolue au gré des besoins narratif. Un méchant très… méchant (C’est navrant ! Ce personnage est écrit avec un manichéisme incroyable). Un héros qui passe de « légume » à « imbécile qui ne fait que céder à tous les caprices de son robot ». Et enfin un robot qui n’a QUE les caractéristiques d’un enfant de trois ans. Les autres personnages sont des PNJ (Personnage non-joueur) qui ne servent qu’à envoyer le héros vers le prochain PNJ.
Thèmes : la paternité, l’adulescence, le deuil, l’écoute, le couple ou l’éducation, tous les thèmes sont survolés ou traités de façon naïve. Pour ce qui est de la robotique, le DIY (le robot est fabriqué avec de la récup…), l’intelligence artificielle ou les conséquences sociales de la robotisation des métiers manuels, passez votre chemin, ce n’est pas le sujet.
Style littéraire : Répétitif et plat, aucun sous-texte. Pire, tout est toujours explicité. Exemple chapitre 6 : le narrateur se retrouve sans le comprendre dans un hôtel de passe pour pervers androïdophiles, cela créé un quiproquo qui m’amuse lorsque je repère les quelques indices. Le problème c’est que pendant tout le reste du chapitre de nouvelles situations viendront de plus en plus clairement mettre le doigt dessus, jusqu’à un dialogue où l’on explique clairement la situation pour être sûr que le lecteur, probablement pris pour un débile, ait bien saisi. À part l’auteure QUI PENSE QU’EXPLIQUER SES BLAGUES EST DRÔLE ?
Et puis, c’est inutilement verbeux : « Je me demandai pourquoi Bollinger avait besoin d’un espace aussi grand alors qu’il vivait seul. La réponse ne tarda pas à arriver. “ Vous vous demandez probablement pourquoi j’ai une aussi grande maison pour moi tout seul . Voyez-vous […] »
C’est comme ça tout le temps, ça allonge inutilement le texte sans qu’il ne se passe rien. D’ailleurs en parlant de non événement, c’est le road-trip le moins dépaysant que l’on puisse imaginer. Royaume-Uni, USA, Japon,… rien ne différencie les pays visités. Le narrateur prend l’avion, rencontre une personne qui lui indique une autre personne à contacter, il prend alors un avion pour demandé à la personne suivante qui aller voir… Seul un passage, avec un teckel dans une ville fantôme apporte un peu d’aventure mais tout cela est vite expédié et n’apporte finalement rien au récit.
Traduction : Mettre le texte au passé simple me semble un mauvais choix : « Tang et moi REMONTÂMES l’avenue » ou « Au petit matin, nous FÎMES nos adieux au motel » ? Le style littéraire devrait, à mon sens, refléter l’état d’esprit du personnage, il pourrait même évoluer avec lui au fil du récit… Le passé simple donne un côté soutenu que le prétérit ne me semble pas avoir.
La première chose que j’ai pensé en fermant le livre est : « J’ai perdu mon temps, ce livre ne sert à rien »