couverturede Harry Harrison

Que le roman d’anticipation, corresponde ou non à ce que nous vivons aujourd’hui m’importe assez peu, ce qui m’impressionne le plus dans l’écriture de Harry Harrison est l’immersion. Il fait chaud, ça pue, on est à l’étroit dans une ville surpeuplée, on ressent l’insécurité, lorsque l’hiver vient, on a froid. J’apprécie également les personnages qui sont imparfaits, fatigués, disent des choses qu’ils regrettent, font des choses contre leur volonté pour le travail ou pour leur survie, c’est loin d’être simpliste et c’est très agréable.

J’ai moins apprécié le manque de subtilité de certains (heureusement rares) pseudos monologues expliquant au lecteur les inquiétudes de l’auteur sur son époque. En particulier le long passage où Sol explique à Shirl les problèmes engendrés par les oppositions à la contraception. On sent bien que l’écrivain donne la leçon au lecteur ou en tout cas, qu’il souhaite délivrer son message (légitime), alors que les situations décrites dans le roman suffisaient largement à pousser à la réflexion.

Une enquête policière et une histoire d’amour, sur fond de surpopulation, de politique court-termiste, d’oisiveté contrainte et d’inégalités sociales exacerbées.

Je pensais connaître la fin de « Soleil Vert » avant même ma lecture du roman. En effet, le twist final est souvent pris en exemple pour commenter d’autres œuvres. Mais au fil de ma lecture, j’ai compris que le livre ne pourrait pas finir comme cette description, qui correspond en fait, uniquement au film. Il est assez cocasse, d’être surpris par une fin qui n’est pas telle qu’on vous l’a divulgâchée.