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Mes trucs en vrac

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    • 20/01/2022 - Lecture

      Les enfants de Dune

      couverture de Frank Herbert (Cycle de Dune, tome 3) 

      L’écriture de Frank Herbert est assez déroutante : de nombreux chapitres pour la mise en place où les intentions de chacun sont complexes à suivre car les personnages ne dévoilent rien de leurs multiples plans, trahisons et stratégies. Le lecteur n’est pas plus dans la confidence que les ennemis. Et d’un coup, en une petite phrase, tout est dévoilé, tout est expliqué. Il faudrait deux lectures pour pouvoir comprendre ce qu’on a lu pendant les neuf premiers dixièmes du livre où l’on a été mis à l’écart.

      Pourtant j’apprécie la lecture, j’aime les personnages. En particulier, j’ai une sympathie folle pour Alia, une haine pour le baron. Lorsque Duncan pleure, je pleure avec lui. Ne comprenant pas leurs plans individuels, j’ai mis un temps fou à m’attacher aux jumeaux une fois séparés, alors que j’avais tremblé avec eux lorsqu’une attaque les menaçait.

      Reste les truites des sables. Le mot « truite » est trop fortement ancré dans mon esprit sous la forme d’un salmonidé. J’ai beau savoir qu’il s’agit d’un animal vivant exclusivement sur Dune qui ne ressemble pas au poisson de notre planète, malgré tous mes efforts, toute action avec ceux-ci est imaginée en premier lieu avec un poisson. Cela rend la lecture de certains passages très étrange. Il m’aura fallu pour ce troisième tome, un gros effort sur ce point.

    • 02/12/2021 - Les répliques de Yaël

      Oui, mais moi mes parents ne sont pas là !

      • <Yaël> Je peux prendre du chocolat, papa ?
      • <Papa> Non, t’as déjà pris ton goûter
      • <Yaël> Toi aussi et pourtant là t’en manges !
      • <Papa> Oui, mais moi mes parents ne sont pas là !
    • 13/11/2021 - Lecture

      Pandémonium

      couverture de Sylvain Kermici 

      Des chapitres courts. Des personnages qui se croisent. Le relai de personnages est une idée originale. Ça tire dans tous les sens. On est attaché à personne donc on s’en fout. Ça cause de sexe dans un ciné porno. Ce n’est jamais excitant. Ça cause de jeux de pouvoirs au sein d’une mafia. Ce n’est jamais stressant. Ça cause d’un gourou mais son discours n’est jamais critiqué ou analysé. L’écriture est originale mais le propos ne sert rien. Peut-être suis-je passé à côté du message. Peut-être est-il trop subtil pour moi. À mon sens, une jolie coquille vide, qui racole.

    • 08/11/2021 - Les répliques de Yaël

      Discrétion

      • <Yaël> À quoi il sert le truc blanc qui sort du penis quand on fait l’amour mais sans vouloir faire un enfant ?

      • <Yaël> C’est dégoûtant si des gens attrapent leur crottes de nez avec la langue !

      J’adore discuter avec mon fils de 10 ans dans les vestiaires de la piscine, c’est toujours… original. Et pas du tout gênant 😅

    • 25/10/2021 - Lecture

      Mort™

      couverture de Jean Baret 

      Après Bonheur™ où la société de consommation est poussée à l’extrême et dont la lecture est un direct pleine face. Après Vie™ décrivant une société régit par les algorithmes et dont la lecture est équivalent à un bel uppercut. Voici Mort™, qui promettait de terminer cette trilogie avec des religions et croyances, potards à fond et qui s’avère être pour moi, une immense déception.

      Déjà, un tiers du livre se déroule dans l’univers de Bonheur™, un tiers dans celui de Vie™. Le message développé dans deux tiers du livre est donc en partie une redite des premiers tomes. Ne reste plus qu’un tiers du livre pour développer un propos percutant sur les religions. Et si pendant la première moitié du roman j’y ai cru, j’ai fini par me résigner, Mort™ n’a clairement pas le punch des deux premiers tomes.

      Je m’attendais à être surpris par la capacité de Jean Baret à aller infiniment plus loin que ce que je peux imaginer : un ou deux messies qui débarqueraient dans une société rendue individualiste à l’extrême par le développement personnel ? des propos sur les nouvelles spiritualités et dérives sectaires qui sont des religions sans que les personnes qui y adhèrent ne se rendent vraiment compte qu’elles sont croyantes ? une application genre Strava qui permettrait de comparer sa ferveur religieuse avec celle ses proches afin de développer un esprit de compétition ? une déesse qui débarquerait dans un monde à la religion patriarcale misogyne et extrémiste ? que sais-je encore… justement !

      J’aurais aimé un énorme fight religion/newage/scientisme/politique/fakemed/complotisme/… avec un bon gros coup inattendu qui me ferais changer d’avis sur mes propres croyances. J’en attendais beaucoup. Le livre n’est pas mauvais, contient quelques bonnes idées et réflexions, quelques punchlines sympathiques mais ne me semble pas apporter grand chose de plus que les 2 premiers tomes. Surtout, le fait qu’il soit écrit pour réunir 3 mondes dont 2 seulement on eu droit à leur propre volume donne l’impression qu’il s’agit d’un quatrième tome, un bonus, écrit pour les fans ou pour l’argent, qui serait sorti après Foi™, troisième tome d’une trilogie impactante et culte.

      Restera tout de même, pour moi, surtout cet extrait :

      « Tu as déjà réfléchi au sens de la vie ? »
      Donald reste interloqué. Il dit :
      « Hein ? Le… ?
      – Le sens de la vie. Pourquoi je vis, pourquoi je meurs. Pourquoi je ris, pourquoi je pleure. Tu n’y as jamais réfléchi ?
      – Ben… Euh… Non, mais… C’est un truc de croyants ça, n’est-ce pas ?
      – Non. Les religieux pensent apporter une réponse à cette problématique, c’est vrai, et ils se trompent tous, évidemment. Mais il n’empêche que c’est une question que tout le monde doit se poser. »

    • 20/09/2021 - Lecture

      Le double

      couverture de Fiodor Dostoïevski

      Découvrant cette histoire via la bande annonce du film de Richard Ayoade, j’étais particulièrement enthousiaste à l’idée de lire le livre.

      Malgré des situations et des dialogues que j’avais parfois un peu de mal à bien situer je suis resté motivé pendant une bonne moitié du roman, intrigué par la folie évidente du héros et désireux de comprendre quel dénouement Dostoievski offrirait à Goliadkine et son double. Mais j’ai fini par trouver le texte trop délayé, assez pénible à lire et finalement peu intéressant.

    • 05/09/2021 - Lecture

      L’art de philosopher

      couverture de Bertrand Russell

      Après une douzaine de pages de « Baise ton prochain » de Dany-Robert Dufour, j’ai ressenti un besoin irrépressible de lire n’importe quel texte clair, logique, rationnel, à la narration bien structurée. J’ai donc ouvert le premier ouvrage de Bertrand Russell qui me passait sous la main, je me doutais que cela conviendrait. Trois essais simples, qui présentent la base de la philosophie analytique, la logique et des mathématiques.

    • 26/08/2021 - Lecture

      Chroniques martiennes

      couverture de Ray Bradburry

      J’ai adoré Fahrenheit 451, je n’ai trouvé aucun intérêt au recueil de nouvelles Le meilleur des mondes possibles, il était temps que je m’attaque à l’incontournable Chroniques martiennes

      J’avais tenté une première lecture il y a quelques années, arrêtée après deux ou trois chapitres, je n’avais pas été très passionné par ces nouvelles complètement déconnectées les unes des autres.

      Cette fois, Ray Bradburry m’a embarqué. Toutefois, le texte est très encré dans son époque, j’ai été impressionné par la place que le tabac et l’alcool prennent dans les récits, je trouve assez amusant d’imaginer la logistique nécessaire pour qu’un astronaute fraîchement arrivé sur Mars « s’en grille une ». Combien de paquets de cigarettes doivent être envoyés par fusée pour toute la durée du voyage et pour sa consommation future ? s’il fumait pendant le voyage comment aérait-il sa fusée ? y avait-il des sécurités incendie spécifiques ? De la même façon, la place de la femme est souvent très datée, pire, il semble même que les martiens reproduisent exactement le même schéma familial que les humains des années 1940. Le texte est parfois sur ces points incroyablement vieillot…

      Une fois ce point écarté reste une écriture parfois magnifique, plusieurs idées passionnantes et un ensemble divertissant et intéressant.

    • 03/08/2021 - Les répliques de Yaël

      Complément du nom

      • <Yaël> Papa, tu sais le complément du nom, on peut le remplacer par un déterminant, hein ?
      • <Papa> euh… montre moi la phrase qui te pose problème !? 😅
      • <Yaël> Ah non, je vois, c’est un complément circonstanciel en fait…
      • <Papa> Bonne lecture mon grand 🤨

      Pour ma défense j’avais pas révisé, je ne savais pas que faire lire Harry Potter 5 à son gamin de 10 ans pouvait impliquer une interro surprise de grammaire 😲 j’étais pas prêt !

    • 14/07/2021 - Lecture

      Mémoires vives

      couverture d’Edward Snowden

      Depuis ses révélations en 2013, j’ai toujours été fasciné par Edward Snowden que je considère comme un héros, quelqu’un qui à sacrifié énormément pour le bien commun. J’avais déjà vu énormément de vidéos et d’interviews à l’époque, mais lire ce livre permet d’avoir une vue plus globale sur ce qu’il lui a fallu endurer et être prêt à faire.

      Mémoires vives est d’abord l’autobiographie d’Edward Snowden. Plusieurs passages m’ont fait sourire et si d’autres semblent anecdotiques, je pense qu’ils permettent de mieux saisir la suite du texte ainsi que d’expliquer au moins en partie ce qui l’a poussé à agir comme il l’a fait. Certains passages permettent aussi à Edward d’insister sur son patriotisme et celui de sa famille, je suppose que le but est de répondre à ceux qui ont estimé qu’il a agi contre les États-Unis d’Amérique.

      On passe ensuite à une partie qui pourrait faire penser à un roman d’espionnage saupoudré de quelques explications. Je n’ai pas l’impression que le propos soit complexe à comprendre, même pour une personne qui n’a jamais entendu parler de cryptographie ou de déduplication. Comment faire fuiter des informations lorsque cela met votre vie en jeu et que la sécurité informatique risque à tout moment de vous dénoncer, comment dénoncer un complot mis en place par vos supérieurs hiérarchiques lorsque ceux-ci peuvent à tout moment vous faire enfermer à vie… on a là tous les ingrédients d’un parfait polar ! Parmi les explications, le chapitre 16 permet de relativiser les affaires Huawei (Incroyable les Chinois nous espionnent !!!) alors qu’on devrait tous être conscients que lorsqu’on achète une technologie réseau étrangère, qu’elle soit chinoise, américaine ou autre, on ne fait évidemment que choisir qui nous espionnera (rien de révolutionnaire dans ce propos mais je trouve cela intéressant de le souligner tout de même).

      J’apprécie qu’à la fin du livre (avant-dernier chapitre) la parole soit donnée à Lindsay Mills, la petite amie d’Edward Snowden au moment des révélations. Avoir son ressenti des événements, savoir ce que la situation a impliqué pour elle, me semble très intéressant. Dans ce chapitre et le suivant, j’ai trouvé plusieurs passages particulièrement émouvants.

      D’un point de vue littéraire, rien de bien extraordinaire, quelques tournures de phrases sont alambiquées, probablement des traductions un peu hâtives, mais dans l’ensemble ça se lit vite et facilement.

      En 2013, j’étais honteux de constater que mon gouvernement n’avait pas proposé l’asile à Snowden (si la loi ne le permet pas, il faut changer la loi pas se cacher derrière cette excuse !), j’ai toujours estimé qu’un président américain qui ne gracie pas un tel citoyen ne peut pas être considéré comme bon. Un peu moins de 10 ans après avoir fait la une de tous les journaux pendant des jours, je suis surpris et un peu déçu de constater que beaucoup de monde a oublié qui est Edward Snowden (j’ai fait le test dans mon entourage hors informaticiens, peu de gens sont capables de me dire de qui il s’agit) alors que pour ma part j’estimerais légitime d’ériger des statues à son effigie, de donner son nom à des rues et des bâtiments (comme Aaron Swartz ou Alexandra Assanovna Elbakyan d’ailleurs).

      Mon avis sur cette autobiographie est donc probablement un petit peu partial. Je m’en vais de ce pas montrer à mes fils Citizenfour, le film documentaire de Laura Poitras sorti en 2015.


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