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Mes trucs en vrac

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    • 28/07/2020 - Lecture

      Il y a un robot dans le jardin

      couverture de Deborah Install

      J’avais envie d’être gentil dans ma critique parce que je trouvais l’idée de base mignonne : un loser qui tente de faire réparer un robot au comportement d’enfant capricieux qui l’obligera à se responsabiliser et se comporter en jeune père. J’ai voulu y croire… au moins quelques chapitres.

      Les personnages : Une épouse qui évolue au gré des besoins narratif. Un méchant très… méchant (C’est navrant ! Ce personnage est écrit avec un manichéisme incroyable). Un héros qui passe de « légume » à « imbécile qui ne fait que céder à tous les caprices de son robot ». Et enfin un robot qui n’a QUE les caractéristiques d’un enfant de trois ans. Les autres personnages sont des PNJ (Personnage non-joueur) qui ne servent qu’à envoyer le héros vers le prochain PNJ.

      Thèmes : la paternité, l’adulescence, le deuil, l’écoute, le couple ou l’éducation, tous les thèmes sont survolés ou traités de façon naïve. Pour ce qui est de la robotique, le DIY (le robot est fabriqué avec de la récup…), l’intelligence artificielle ou les conséquences sociales de la robotisation des métiers manuels, passez votre chemin, ce n’est pas le sujet.

      Style littéraire : Répétitif et plat, aucun sous-texte. Pire, tout est toujours explicité. Exemple chapitre 6 : le narrateur se retrouve sans le comprendre dans un hôtel de passe pour pervers androïdophiles, cela créé un quiproquo qui m’amuse lorsque je repère les quelques indices. Le problème c’est que pendant tout le reste du chapitre de nouvelles situations viendront de plus en plus clairement mettre le doigt dessus, jusqu’à un dialogue où l’on explique clairement la situation pour être sûr que le lecteur, probablement pris pour un débile, ait bien saisi. À part l’auteure QUI PENSE QU’EXPLIQUER SES BLAGUES EST DRÔLE ?

      Et puis, c’est inutilement verbeux : « Je me demandai pourquoi Bollinger avait besoin d’un espace aussi grand alors qu’il vivait seul. La réponse ne tarda pas à arriver. “ Vous vous demandez probablement pourquoi j’ai une aussi grande maison pour moi tout seul . Voyez-vous […] »

      C’est comme ça tout le temps, ça allonge inutilement le texte sans qu’il ne se passe rien. D’ailleurs en parlant de non événement, c’est le road-trip le moins dépaysant que l’on puisse imaginer. Royaume-Uni, USA, Japon,… rien ne différencie les pays visités. Le narrateur prend l’avion, rencontre une personne qui lui indique une autre personne à contacter, il prend alors un avion pour demandé à la personne suivante qui aller voir… Seul un passage, avec un teckel dans une ville fantôme apporte un peu d’aventure mais tout cela est vite expédié et n’apporte finalement rien au récit.

      Traduction : Mettre le texte au passé simple me semble un mauvais choix : « Tang et moi REMONTÂMES l’avenue » ou « Au petit matin, nous FÎMES nos adieux au motel » ? Le style littéraire devrait, à mon sens, refléter l’état d’esprit du personnage, il pourrait même évoluer avec lui au fil du récit… Le passé simple donne un côté soutenu que le prétérit ne me semble pas avoir.

      La première chose que j’ai pensé en fermant le livre est : « J’ai perdu mon temps, ce livre ne sert à rien »

    • 19/07/2020 - Lecture

      V comme Virago

      couverture de Aude Gogny-Goubert et Adrien Rebaudo, illustrations de Léna Bousquet

      J’ai aimé les vidéos Virago/ViragINA, j’ai adoré le livre. 70 portraits de femmes, certaines célèbres, toutes trop peu connues. Des personnes inspirantes que l’on devrait célébrer bien plus et dont on devrait entendre bien plus parler en cours ! Ce recueil devrait ne pas exister mais notre société l’a rendu indispensable.

      J’avais peur que 70 pages de biographies soit répétitif et laborieux à lire, obligeant à picorer seulement 2 ou 3 pages par jour. J’ai dévoré l’intégralité en seulement trois fois et je sais que je m’y replongerai de temps en temps pour quelques piqûres de rappel. Et pour sublimer le contenu : des pages cousues, pleines de couleurs, des illustrations poétiques, l’édition est vraiment de qualité !

      Sur l’ensemble des portraits il n’y en a que deux qui m’ont laissés un peu dubitatif. Je trouve peu inspirante Hildegarde de Bingen (naturopathe canonisée) et je reste dans l’incompréhension à propos du village Umoja (qui me semble faire l’éloge d’un apartheid homme/femme). Mais je retiendrai surtout toutes celles qui m’ont semblé extraordinaires, des femmes passionnantes, des vies incroyables !

      En 2014, j’ai voulu faire une série de vidéos de vulgarisation scientifique. L’épisode 3 était intitulé « Les femmes scientifiques » et son propos était proche de l’esprit de « V comme Virago », c’est dire si je suis d’accord avec celui-ci.

    • 12/07/2020 - Lecture

      Bonheur™

      couverture de Jean Baret (Trilogie Trademark - Volume 1)

      Deux points à avoir en tête avant la lecture :

      1. Le style est simpliste à l’extrême, exagérément répétitif, envahissant voir même grotesque, à l’image des publicités et des incitations à consommer qui pourrissent la vie des personnages, que l’auteur va jusqu’à prénommer par des marques. Tout le monde n’appréciera pas cette démarche, indubitablement volontaire, parfois un peu extrême, je trouve l’idée plaisante.
      2. Si je n’avais pas été préalablement prévenu que l’auteur aime créer des personnages ambiguës, le livre aurait probablement volé à travers la pièce dès le 9e chapitre (assez tôt dans le récit, puisque les chapitres sont très courts). Jusqu’alors, même si certaines choses me laissaient dubitatif, le personnage principal m’était plutôt sympathique. Je ne m’attendais pas à ce que son comportement devienne aussi dégueulasse et violent envers sa femme, robot programmée essentiellement pour lui sucer inlassablement la bite et s’occuper des tâches ménagères. Ensuite j’ai été surpris de ma réaction, puisque j’éprouvais de la sympathie et de la pitié pour un robot qui ne ressent pas la douleur, programmé pour le plaisir de son propriétaire. De l’empathie pour un grille-pain sexuel ! Même en sachant cela, je continue à détester l’attitude du personnage et à ressentir un malaise. Je pense que ce genre de situation peu rebuter certains lecteurs.

      Dans Bonheur™, consommer est un devoir civique. Les publicités et incitations à consommer sont omniprésentes, la police de la consommation vérifie que vous n’avez pas sous-consommé. Les individus sont invités à s’accomplir par la consommation, à vivre pour la consommation. C’est une vision très exagérée de notre réalité mais reste hélas suffisamment proche pour que certaines situations semblent déjà effectives.

      Les conflits d’intérêt, la publIcité, l’humour controversé, l’assistance au suicide, les violences et viols conjugaux, les paradis fiscaux, le traitement désastreux des sdf, les fondamentalismes religieux, le mommy-porn, le machisme, tout est abordé et décortiqué sans jamais donner l’impression d’être là sans raison.

      L’auteur dénonce la toxicité masculiniste, ce propos est d’ailleurs appuyé par le fait qu’aucun personnage féminin fort n’est développé pendant une bonne part du roman, s’en est tellement exagéré qu’il est impossible que ce soit involontaire. Au début du roman, les personnages féminins sont : un harem, des danseuses de strip-club, une femme robot sexuel et une présentatrice télé à trois seins. Seule la cheffe du héros est non sexualisée, mais après une vingtaine de courts chapitres, son personnage n’est toujours pas développé… J’en arrive alors à douter (j’en suis à un petit tiers du roman), c’est tellement trop, est-ce que je me trompe dans mon interprétation, est-ce que je ne suis pas en train de lire un livre juste odieux… Puis je lis « Toshiba apprécie tout particulièrement ce mélange astucieux d’histoires inventées et d’éléments réels […] Cette technique permet d’ancrer le livre dans une certaine réalité, ce qui rend la critique sociale plus pertinente. Cependant, il ne parvient pas pour l’instant à déterminer clairement quel est le message de Moody. Heureusement, il n’en a rien à faire. ». Je ne sais pas si Jean Baret, souhaitait vraiment par un passage méta inviter le lecteur à lui accorder sa confiance, mais c’est ainsi que je l’ai compris.

      Je n’ai pas regretté. C’est trash, c’est intelligent, c’est une claque !

      Je suppose que l’auteur est arrivé à ses fins avec moi, j’ai envie de lire Dany-Robert Dufour

    • 06/07/2020 - Lecture

      Mon grand mécano quantique

      couverture Julien Bobroff déborde de passion pour les expériences et les découvertes scientifiques, on le ressent lors de ses conférences. Cette passion est toute aussi communicative à l’écrit.

      Des explications et illustrations claires, du contexte historique, quelques mini témoignages personnels… tout est là pour vulgariser efficacement la mécanique quantique. Des allers-retours entre théorie et expérimences pour chaque découverte, Inutile de tomber dans le sensationnalisme pour rendre le quantique intéressant. Lors de ses conférences et interviews, on ressent la passion de Julien Bobroff pour les expériences et l’histoire des grandes découvertes, ce livre démontre que cette passion est toute aussi communicative à l’écrit.

    • 01/07/2020 - Lecture

      Le nom du monde est forêt

      couverture de Ursula Le Guin 

      Les humains tentent de coloniser une planète pour en exploiter une ressource de la forêt alors que les indigènes, de petits humanoïdes verts appelés créâtes, vivent en harmonie avec celle-ci. Un militaire bourin veut les exterminer, un anthropologue tente de les comprendre,…

      Si les créâtes étaient grands et bleus, on les nommerait Na’vis. James Cameron s’est très probablement inspiré du roman d’Ursula Le Guin, que ce soit pour Pandora, les actions ou les personnages d’Avatar.

      Les premiers chapitres embrassent le point de vue d’un protagoniste : 1. Le militaire, 2. l’indigène, 3. l’anthropologue. Cela permet de vite entrer dans le récit et de saisir la personnalité de chacun. Jusque là tout me plait bien et le monde m’intéresse.

      Hélas, les personnalités évoluent peu au cours du récit, restant les caricatures auxquelles nous sommes aujourd’hui très habitués. Le roman est court et les actions extrêmement rapides, je ne me suis pas attaché aux personnages, restant alors insensible à leurs, trop peu détaillées, destinées.

      Pourtant l’univers me plaisait bien…

    • 16/06/2020 - Lecture

      La vie devant soi

      couverture de Émile Ajar :

      J’étais censé lire « La vie devant soi » au collège mais j’étais suffisamment malin pour que personne ne voit que je n’ouvrais pas les livres que je regrette de n’avoir pas lu plus tôt. Il y a peu j’ai été intrigué par l’histoire d’Émile Ajar alors j’ai fouillé dans ma bibliothèque.

      J’ai été happé par le phrasé hallucinant de Momo, narrateur, fils de pute d’une dizaine d’années. Dès les premières lignes tout est là :

      Madame Rosa, avec tous ces kilos qu’elle portait sur elle et seulement deux jambes […] Pendant longtemps, je n’ai pas su que j’étais arabe parce que personne ne m’insultait […] Il était déjà très vieux quand je l’ai connu et depuis il n’a fait que vieillir

      Sans ces petites phrases délicieuses (une que j’aime beaucoup :

      Je suis beaucoup trop vieux pour me marier, disait Monsieur Hamil, comme s’il n’était pas trop vieux pour tout

      ) que l’on trouve partout et jusqu’au bout, je n’aurais peut-être pas accroché car il faut admettre qu’il ne se passe pas grand chose et on ne reste évidemment pas pour le suspens. Pourtant, impossible d’arrêter, on tourne les pages, non pas pour savoir ce qui ne va, de toute façon, pas se passer, on reste parce qu’on s’attache, parce qu’on aime Momo comme il aime Madame Rosa, parce que sans s’en rendre compte on s’est laissé emporté petit à petit par la vie de ces personnages et parce que finalement, on est pris aux tripes à l’idée de lâcher ce petit bonhomme.

    • 11/04/2020 - Lecture

      Le théorème du parapluie ou L'art d'observer le monde dans le bon sens

      couverture de Mickaël Launay :

      Une narration très bien pensée qui permet à l’auteur d’aborder des sujets complexes (logarithme, fractales, disque de Poincaré, relativité restreinte, relativité générale,…) sans que le lecteur ne rencontre quelque difficulté que ce soit et surtout qui apporte du sens, là où on a trop souvent tendance à ne voir que des explications sans contexte. Même lorsque vous maîtrisez déjà un sujet, Mickaël Launay réussi à le raconter de façon originale et/ou passionnante qui vous fait voir les choses de façon inattendue… Passionnant, à partager sans modération.

    • 09/03/2020 - Lecture

      Je chemine avec Hubert Reeves

      couverture Hubert Reeves, entretiens menés par Sophie Lhuillier

      Depuis que j’ai été emporté par la poésie de Poussières d’étoiles, je considère Hubert Reeves comme un vulgarisateur inspirant. Il me semblait donc intéressant d’en savoir un peu plus sur son parcours.

      « Je chemine avec Hubert Reeves » est un entretien bien mené, clair, intéressant. Témoignage d’une vie et d’une époque, simple à lire. Tout est là pour que je sois captivé et si je reste satisfait de ma lecture, elle ne m’a pourtant transmis que très peu d’émotions.

    • 04/03/2020 - Lecture

      Les Annales du Disque-Monde : Procrastination

      couverture de Terry Pratchett

      C’est certainement le plus tarabiscoté des Terry Pratchett que j’ai pu lire. J’aime le fait que des choses absurdes ne prennent sens qu’après quelques pages, j’aime l’humour, les références, les personnages mais ce tome pourtant ne m’entousiasme pas spécialement. Le dénouement, surtout, a un étrange goût de « Tout ça pour ça ». On m’a prété ce livre et j’ai considéré son titre comme une injonction que j’ai scrupuleusement respectée pendant un an !

      J’adore les couvertures de la nouvelle édition :

      nouvelle couverture

    • 30/10/2019 - Articles magazines

      « Prise en main de l'éditeur Kdenlive par l'exemple » dans Linux Pratique 116 (Novembre-Décembre 2019)

      couverture

      J’ai voulu présenté le logiciel Kdenlive, que j’apprécie et utilise régulièrement. J’ai tenté d’expliquer au mieux les premières étapes de prise en main et j’ai voulu détailler le tracking de l’effet « masque automatique ». Hélas j’ai rencontré un petit problème : pour écrire mon article j’ai mis à jour pour la toute dernière version et dans celle-ci il n’était pas possible de faire comme précédemment et détourner l’outil masque automatique pour faire du tracking, j’ai donc profité de l’occasion pour présenter cette fonction dans Blender, logiciel que je n’apprécie pas moins.

      preview

      L’idée était d’obtenir une vidéo comme celle-ci où je trouve qu’un nom au dessus des karts aide grandement à la lisibilité :


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